Les écoles primaires
L’histoire de la Congrégation de Fanjeaux est une histoire d’enseignement et d’écoles. Depuis peu (2009 à Brest) les Mères reprennent petit à petit des écoles primaires uniquement à la demande des parents ou des associations qui gèrent les écoles et qui n’y arrivent plus par elles-mêmes. Elles possèdent actuellement 7 écoles primaires réparties sur toutes la France ainsi qu’une école en Suisse.
Pour les Mères, c’est une nouvelle source d’apostolat, et pour les écoles en question, une façon de se relancer tout en faisant profiter leurs élèves d’une autre méthode d’enseignement.
Car les Mères de Fanjeaux ont leur propre méthode d’enseignement. Globalement, le but est toujours d’ancrer l’enfant dans le réel, quelque que soit la matière enseignée.
Dans le Réel et dans le Beau, car le Beau et le Vrai mènent au Bien.
Cela passe par une adaptation de méthodes ayant déjà fait leur preuves, comme par exemple la Méthode de Mme Lubienska pour la lecture/écriture, ou la méthode Ward pour la musique.
Le principe de base est que l’enfant est porté vers la contemplation et la poésie et qu’il a de grandes facultés de mémorisation, son fonctionnement est très différent de l’adulte. Dans les petites classes les Mères insistent beaucoup sur la mémorisation et lui donnent une place importante. Il faut donc s’appuyer sur ces grandes facultés du jeune âge pour favoriser un enseignement solide et réel, alliant en même temps enseignement et éducation.
L’apprentissage de la lecture
La méthode utilisée s’appuie très largement sur la pédagogie Montessori et sur son adaptation par Mme Lubienska: l’enfant apprend à l’aide de tous ses sens et avec le mouvement.
La méthode apprend à reconnaitre les lettres avec leur son pur (minuscules cursives puis majuscules puis lettres d’imprimerie) puis à les associer. L’enfant parle à voix basse, afin de favoriser son apprentissage (très important pour les enfants plutôt auditifs) sans pour autant perturber toute la classe. Il peut être amené à les tracer dans du sable ou autre support. Il se déplace pour aller chercher les lettres une à une dans le casier des lettres, lettres qu’il peut donc manipuler à loisir dans ses mains, favorisant ainsi un apprentissage tactile également.
Ensuite l’enfant apprend à écrire les lettres sur papier ligné, en gros puis de plus en petit pour arriver à une taille normale.
L’apprentissage de l’écriture
La méthode pour apprendre à lire est la continuité logique de l’apprentissage de l’écriture. Après avoir appris les lettres et avoir commencé à les écrire, l’enfant apprend à les associer pour en faire des sons, il les dit à voix haute, et apprend surtout le sens des sons et des mots :
« ainsi il saisira ce qu’est un mot : non pas une suite de lettres sans vie, mais un signe qui veut dire quelque chose »
(Préface du 1er livret de lecture).
Les mots sont vus en classe, puis arrive le livre de lecture, dont chaque page est faite en classe et revue le soir à la maison. Les mots sont choisis pour que l’enfant puisse les lire lui-même, avec d’abord des sons simples puis des sons complexes. Petit à petit, en ayant appris les différents sons (ou, on, au etc…) l’enfant parviendra à lire des mots plus complexes, et au final pourra déchiffrer n’importe quel mot. L’orthographe s’apprend en même temps, comme une logique et avec du sens.
L’apprentisssage du calcul
L’apprentissage du calcul se base beaucoup sur l’utilisation des barres Cuisenaire (Georges Cuisenaire, instituteur belge, 1945). Colorées, de texture agréable, l’enfant pourra les manipuler à loisir et avoir le goût de les comparer pour arriver à la notion de chiffre et apprendre ainsi à compter progressivement. La manipulation des réglettes permet l’apprentissage et surtout l’assimilation des notions, et l’enfant passe du concret d’un objet manipulé à l’abstrait de la notion mathématique (le nombre).
Il pourra ensuite se servir des mêmes réglettes, entre autre, pour apprendre les opérations, les quatre opérations qui commencent dès tout petit, en CP.
L’apprentissage du chant et de la musique
La dernière nouveauté dans la méthode d’enseignement des Mères, est l’utilisation de la méthode Ward pour la musique et le chant. Nouveauté qui est en réalité une reprise car la 1 ère Congrégation l’utilisait déjà ! Remise à l’honneur grâce aux écoles ouvertes en Allemagne, cette ancienne méthode est maintenant enseignée de manière systématique dans tous les Primaires. Elle se base beaucoup sur la gestuelle, associant toujours le corps et l’esprit dans l’apprentissage. L’enfant utilise son corps pour découvrir les notions musicales : rythme, hauteur, mouvement, ton, justesse… Un apprentissage de 20 minutes tous les deux jours permet l’acquisition de toutes les notions de solfège. L’enfant devient même capable de transposer et de composer.
Nous ne pouvons décrire ici le travail effectué dans les classes primaires matière par matière, mais nous pouvons conclure avec ces mots tirés de la préface du livret d’apprentissage de la lecture :
« Aider beaucoup d’éducateurs à ouvrir le cœur et l’esprit de leurs petits aux grandes réalités divines et humaines, et leur permettre de mieux accomplir leur tâche d’éducateurs chrétiens ».
Voici qui explique bien l’état d’esprit global de l’enseignement chez les Mères.